LE MENTAL AU GOLF : Ne doutez plus avant de jouer


Publié le 29 octobre 2018

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Pourquoi les coups sont-ils plus faciles au practice ? Pourquoi votre taux de réussite est-il supérieur lorsque vous vous entraînez ? La première réponse est logique : à force de répéter le même geste, le corps et le cerveau se mettent en mode automatique. Mais ce n’est pas la seule raison !

L’autre réponse est en effet cérébrale : sur le practice, il n’y a pas d’enjeu, ce qui facilite une chose très importante dans la réussite de votre coup : l’engagement ! Vous pouvez ainsi vous engager sans doute, sans réfléchir, ce qui vous permet de jouer plus librement et de révéler votre vrai potentiel.

Sur le parcours, il est impossible de se mettre dans les exactes mêmes conditions, le cerveau ayant été diligenté pour réaliser un objectif précis, avec une intention de résultat ! Mais voici quelques astuces pour vous engager à presque 100% ! Les quatre cerveaux. La science de la motivation démontre, au travers des neurosciences, que nous avons besoin d’impliquer quatre parties de notre cerveau pour passer à l’action et s’engager à 100%. Si ce n’est pas le cas et qu’un de ces cerveaux n’est pas impliqué, nous allons alors devoir forcer et faire preuve de volonté. Voyons ensemble ces quatre cerveaux :
  • Le cerveau rationnel
C’est le siège de votre ego, la petite voix qui vous parle, qui vous donne le feu vert ou qui vous freine dans votre action. Ce cerveau analyse la situation et la traduit en fonction des références du passé. Il transmet des alertes. Par exemple, si vous ratez systématiquement les sorties de bunker, ce cerveau signale aux autres cerveaux cette défaillance après avoir étudié la situation qui lui semble défavorable : un message type « tu ne vas pas y arriver ! » doit en fait se comprendre comme : « Dans ma base de données, cette situation est très hostile et je voulais te prévenir que nous risquons de vivre une situation difficile ! »
  • Le cerveau imaginaire
C’est le siège des visualisations. À chaque fois que vous êtes prêt à jouer un coup, ce cerveau l’imagine. Les cerveaux sont en contact les uns avec les autres, et celui-ci se nourrit de ce que lui donne le cerveau rationnel. C’est pour cette raison que nous avons tendance à voir ce que nous ne voulons pas plutôt que ce que nous voulons ! Reprenons l’exemple des sorties de bunker : ce cerveau vous fera visualiser une sortie ratée.
  • Le cerveau émotionnel
C’est le siège de vos émotions. Toujours en lien avec les autres cerveaux, il réagit aux éléments qu’on lui donne : pourcentage de sortie de bunker faible, visualisation de la situation désastreuse = panique ! Il actionne le stress. Il est important car il est le baromètre de votre mémoire : cette dernière hiérarchise le passé en fonction de l’intensité de l’émotion. C’est pourquoi il est plus simple aujourd’hui de se rappeler ce que vous faisiez le 11 septembre 2001 que le 4 mars 2012, alors que le souvenir est plus lointain.
  • Le cerveau des sensations
C’est le siège de vos sensations. Vous êtes dans le bunker et vous ne sentez pas le coup. C’est normal puisque les trois autres cerveaux sont passés par là. Vous ne le sentez pas mais vous passez quand même à l’action pour rater votre coup, en ressassant cette phrase : « Je m’en doutais ! Je le savais. » Les quatre cerveaux communiquent donc entre eux. Il est important de savoir que si l’un des quatre n’est pas d’accord, il va falloir faire preuve de volonté. Le coup peut passer, mais au prix d’une dépense mentale importante.

Avant de jouer, il faut donc « sonder » les quatre cerveaux :
     • Le coup est-il dans mes cordes, adapté à mon niveau de jeu, à mon environnement ?
     • Quand je le visualise, que ressens-je ?
     • Si je ressens de la peur, ou toute autre émotion désagréable, visualisez un autre coup pour voir.
     • Si le cerveau émotionnel est OK, je fais un coup d’essai pour valider le cerveau des sensations.
     • Si c’est OK, je peux jouer ! Plusieurs critères jouent dans ce processus :
     • Le niveau de confiance : si vous êtes confiant, vous augmentez de facto votre capacité à jouer plus de coups, donc votre cerveau rationnel va vous laisser faire. Votre ego vous donne son blanc-seing pour passer à l’action, ce qui évite à vos autres cerveaux de s’affoler.
     • Le niveau d’énergie : en cas de fatigue, le cerveau rationnel le prend en compte pour vous conseiller d’attendre avant de tenter le coup.
     • L’importance de l’événement : si vous puttez pour faire un super score, le cerveau émotionnel alerte alors le cerveau rationnel de prendre en compte un très haut niveau d’exigence et de réussite pour éviter une grande frustration ou déception. Ses critères d’analyse seront donc plus élevés. Il est donc essentiel d’être connecté à ces quatre cerveaux avant de jouer. Certains parmi vous seront plus dans le rationnel et ne feront pas attention à leurs sensations et émotions. Ils vont jouer en passant en force. D’autres seront très sensibles à leurs sensations et émotions, mais peu lucides. D’où des hésitations, au lieu de reconsidérer la situation et de l’analyser autrement.

Les quatre cerveaux doivent travailler ensemble pour que vous soyez efficaces ! Si vous faites travailler vos cerveaux en équipe, vous aurez un grand plaisir à jouer vos coups de manière engagée et avec une réussite remarquable.

Par Ludovic Leroux,
Expert en neurosciences et préparateur mental de joueurs professionnels et amateurs (European Tour, Challenge Tour, Alps Tour…).